Ouvre grand tes oreilles ! Dans ce nouvel épisode du podcast pour les enfants “Qui a inventé ?”, Julien te raconte comment est née la culture hip-hop. C’est parti pour un petit voyage aux États-Unis… !
L’invention du hip-hop, c’est avant tout l’histoire d’une colère, celle de jeunes afro-américains…
Dans les années 1970, un vent de révolte souffle sur le Bronx, un quartier défavorisé de New York aux États-Unis. Le Bronx, ce sont des immeubles de briques, des trottoirs défoncés, des terrains vagues… Des centaines de milliers d’habitants vivent dans la pauvreté, la violence. La plupart sont noirs (on dit afro-américains). Les jeunes se sentent rejetés. Ils ont le sentiment de ne pas être écoutés par les responsables politiques.
Cindy Campbell est une jeune fille du Bronx. Elle voudrait bien s’acheter des vêtements à la mode, mais elle n’a pas d’argent. Alors elle organise une grande fête payante (on appelle ces fêtes de quartier les “block parties”).
Une fête qui va changer l’histoire de la musique
Ce soir du 11 août 1973, il y a du monde au 1520 Sedgwick avenue. La fête est organisée dans une salle commune de l’immeuble, mais Cindy Campbell a installé une sono mobile dans la rue pour diffuser la musique, comme cela se fait en Jamaïque le pays d’origine de sa famille. Cette fête va changer l’histoire de la musique !
Clive Campbell, le frère de Cindy, s’occupe de passer les disques. Il sait s’y prendre pour faire danser la foule. Dans le quartier, tout le monde l’appelle Kool Herc… parce qu’il est cool, décontracté, et grand et fort comme Hercule. Ce soir-là, Cool Herc se met à enchaîner les disques vinyle sur une double platine.
C’est quoi un vinyle, une platine ?
À l’époque, la musique ne s’écoute pas sur un ordinateur ou un téléphone. Elle est gravée sur des disques en vinyle, une sorte de plastique. Pour écouter les morceaux, il faut une platine : un appareil où le disque tourne, avec un mécanisme qui permet de traduire en son ce qui est gravé sur le vinyle. Dans les fêtes, celui qui passe les disques, est appelé le “DJ”. Il prend parfois le micro pour animer la soirée.
C’est ce que fait Cool Herc ce soir-là, mais il a l’idée d’utiliser une double platine – un disque à gauche, un autre à droite. Et il commence à s’amuser avec les différents morceaux. Plutôt que de passer les grands tubes soul ou discos de l’époque, il ne joue que les “breaks” (les passages sans parole). Il les enchaîne, passe d’un “break” à l’autre, d’un morceau à l’autre… Il a aussi l’idée d’utiliser deux disques identiques pour jouer un “break” en boucle (à l’infini).
Hip-hop : rap, breakdance et graffitis !
Cette block party marque le tout début du mouvement hip-hop. Partout dans le Bronx, on commence à voir des DJ, comme Kool Herc, animer des soirées, jouer les “breaks” des morceaux. Ils sont souvent accompagnés de ce qu’on appelle un “MC” (un maître de cérémonie). C’est quelqu’un au micro, qui chante, ou plutôt, qui rappe : les MC racontent la vie dans le Bronx, parlent de ce qui concerne les noirs américains défavorisés. Entre discours, poésie et chant : c’est ça, le rap !
Lors de ces fêtes d’un nouveau genre, certains inventent des pas de danse, des gestes nouveaux, à même le sol, des figures sur le dos, sur la tête… On appelle ça le “breakdance”.
Dans le quartier, d’autres se mettent à inscrire les noms des DJ ou des rappeurs sur les murs, on parle de graffitis. La culture hip-hop se diffuse dans tout le Bronx puis dans les autres quartiers de New York avant de se faire connaître aux États-Unis et dans le monde entier.
Les jeunes des ghettos américains ont réinventé la musique
Il suffit parfois de peu de choses pour faire de la musique. Les jeunes des ghettos américains n’avaient pas d’argent pour s’acheter des instruments, pas de salle de répétition. Mais avec quelques disques à la mode et un micro, ils ont réinventé la musique !
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