Le 6 novembre dernier, 29 marins prenaient le départ du Vendée Globe, la célèbre course à la voile en solitaire.
A cette occasion Images Doc avait interviewé Jean-Pierre Dick le skipper du voilier St Michel-Virbac pour les pages « Chic c’est Mercredi » du quotidien Ouest-France.
Quelques jours après avoir franchi la ligne d’arrivée le 25 janvier aux Sables d’Olonne, Jean-Pierre Dick a accordé une interview à l’équipe d’Images Doc.
L’occasion de faire le point sur ce tour du monde à la voile en solitaire et sans assistance qu’il termine à la quatrième place.
Images Doc: En bouclant votre tour du monde 2016/2017 en :
80 jours, 1 heure et 45 minutes, vous établissez le 5ème meilleur temps de toutes les éditions du Vendée Globe. La course vous fascine donc toujours autant?
Jean-Pierre Dick. C’est effectivement une fierté d’avoir établi un des meilleurs temps du Vendée Globe car c’est une course difficile, et longue durant laquelle il faut se remotiver tout le temps. J’étais dixième au classement lorsque je suis entré dans l’Océan Indien. Mais je n’ai pas baissé les bras. Jour après jour j’ai grignoté mes concurrents pour terminer dans un mouchoir de poche devant le quatrième et le cinquième. Cette ténacité je la tiens de mes parents qui me disaient : « Quand on commence quelque chose, un travail ou une épreuve sportive, on va jusqu’au bout ».
Images Doc: Votre voilier est équipé de foils, ces lames qui permettent au bateau de se hisser hors de l’eau et de gagner en vitesse. Cette invention a-t-elle été un atout?
Jean-Pierre Dick. Les quatre premiers du Vendée Globe 2106/2017 sont tous des voiliers équipés de foils. Ce n’est pas un hasard. Cette innovation fait gagner beaucoup de vitesse. Je pense que dans les futures éditions du Vendée Globe il y aura de plus en plus de voiliers équipés de foils.
Images Doc: Avant votre départ vous nous disiez que naviguer sur ce type de voilier serait très fatigant. Quel est votre sentiment à votre retour?
Jean-Pierre Dick. Ces voiliers sont effectivement très durs à manier. Les conditions de vie à bord étaient terribles. Les foils font beaucoup de bruit et puis à cause de la vitesse, des chocs dans les vagues on se déplace souvent à quatre pattes. Résultat je me suis blessé à un genou et j’ai dû me soigner avec des antibiotiques pendant 15 jours. D’ailleurs je garderai une belle cicatrice au genou comme souvenir de cette épreuve. Je termine la course exténué. Je pense qu’il va me falloir au moins un mois pour récupérer un rythme de sommeil normal et au moins trois mois pour effacer la fatigue accumulée pendant l’épreuve.
Images Doc: Avez-vous eu des moments de plaisir pendant cette course?
Jean-Pierre Dick. Je reviens avec des souvenirs de lumières ou de couchers de Soleil splendides. Dans l’Océan Indien j’ai vécu un grand moment quand j’ai croisé la route d’un banc de dauphins de Commerson. Ces dauphins très rares sont reconnaissables à leurs taches blanches sur les flancs.
Et puis je suis passé à côté d’un baleine qui somnolait à la surface. J’ai admiré la puissance de sa nageoire caudale quand elle a plongé. C’était émouvant car j’étais à la fois émerveillé par la force qu’elle dégageait et par la crainte qu’elle inspirait. Heurter un tel animal peut être dangereux.
J’ai aimé retrouvé les albatros, ces magnifiques oiseaux des mers du Sud.
Enfin, je dirai que le passage du Cap Horn a été exceptionnel. J’ai passé 5 fois le Cap Horn et j’ai lu de nombreux livres sur ce cap de légendes mais je ne l’avais jamais vu. Cette fois-ci, je venais de quittais le désert liquide du Grand Sud où j’avais passé un mois. Il faisait froid. Ce jour là, je monte sur le pont… et le Cap Horn était là. Devant moi. Sans brumes pour le masquer. J’ai éprouvé une joie enfantine, très pure à l’admirer. C’est pour vivre de tels moments qu’on se lance dans de tels projets.
Marc Beynié
Voici le texte de la première interview accordée par Jean-Pierre à Images Doc pour la page « Chic, c’est mercredi » du quotidien Ouest-France
Ce site est un espace protégé pour les mineurs. Ces informations sont destinées au groupe Bayard, auquel Images Doc appartient. Elles sont enregistrées dans notre fichier afin de publier ton ou tes commentaires sur le site. La rédaction d’Images Doc va d’abord lire ton commentaire puis le publier sur le site blog.imagesdoc.com. Conformément à la loi « Informatique et Libertés » du 6/01/1978 modifiée et au RGPD du 27/04/2016, tes informations peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, d’effacement, d’opposition, à la portabilité des données et à la limitation des traitements ainsi qu’au sort des données après la mort à l’adresse suivante : Gérer mes droits/Bayard Jeunesse. Pour plus d’informations, tu peux consulter les dispositions de notre Politique de confidentialité sur le site groupebayard.com.