Il y a beaucoup d’idées reçues sur le sport féminin ! D’ailleurs, le sport féminin, ça n’existe pas : il y a le sport, un point c’est tout. Et les femmes peuvent le pratiquer comme les hommes, même si elles ont dû batailler longtemps pour obtenir ce droit. Julien te raconte comment…
Cet épisode a été réalisé en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le cadre de la fête de la Science 2023.
Pas de jeux olympiques pour les femmes !
Dans l’Antiquité, les femmes grecques et romaines pouvaient faire de la course à pied, du tir à l’arc… mais elles n’avaient pas le droit de participer aux Jeux olympiques. Et c’est encore la même chose à la fin du 19e siècle quand le Français Pierre de Coubertin décide d’organiser une grande compétition internationale moderne, en s’inspirant de la Grèce antique…
Ses Jeux olympiques, qui commencent le 6 avril 1896 à Athènes, en Grèce, sont un succès ! 43 épreuves d’athlétisme, de lutte, de gymnastique, d’haltérophilie… sont disputées par 243 concurrents masculins. Il n’y a aucune femme ! Comme beaucoup d’hommes de son époque, le baron Pierre de Coubertin estime que la place des femmes est à la maison, avec les enfants, pas sur un terrain de sport. À l’époque, les médecins affirment que le sport est trop violent pour le corps des femmes et qu’elles risquent de ne plus pouvoir faire d’enfants ! D’autres s’indignent de voir des femmes en short.
En 1900, pour les Jeux de Paris, les femmes sont tolérées dans 5 épreuves sur 95 ! En ce début de 20e siècle, elles sont donc encore quasiment interdites de compétition.
Le combat d’Alice Milliat et Suzanne Lenglen pour se faire une place dans le monde du sport
Alice Milliat, une femme au tempérament affirmé, qui pratique la natation et l’aviron, décide de changer ça. En 1919, elle préside la Fédération des sociétés féminines sportives de France. Cette association regroupe tous les clubs de sport pour les femmes. Elle décide d’écrire à Pierre de Coubertin pour lui demander d’accorder aux femmes le droit de participer à toutes les épreuves aux prochains Jeux organisés à Anvers en 1920. Il lui répond qu’il trouve les compétitions féminines inintéressantes, inesthétiques et incorrectes. Et que si les femmes entrent aux JO, ce sera uniquement pour remettre les médailles aux vainqueurs. Après les Jeux de 1920, Alice Milliat tente encore de convaincre Pierre de Coubertin, qui refuse à nouveau.
Elle décide alors d’organiser une grande compétition internationale à Paris, en 1922. Ces Jeux mondiaux féminins se déroulent devant 20 000 personnes venues assister aux exploits des sportives. Face à ce succès, certaines fédérations décident de changer leurs règles. La Fédération Internationale d’Athlétisme accepte ainsi d’ouvrir ses compétitions aux femmes ! La lutte d’Alice Milliat et de ses amies commence à porter ses fruits.
On voit apparaître un championnat féminin de football et certaines sportives deviennent de véritables stars internationales. C’est le cas de Suzanne Lenglen, une joueuse de tennis française qui remporte 6 fois le prestigieux tournoi de Wimbledon, et 2 fois Roland-Garros, où un court porte encore son nom aujourd’hui. Elle révolutionne son sport et montre l’exemple à des millions de femmes, à une époque où les femmes sont obligées de cacher leurs jambes. Mais, pour se faire une place dans le monde du sport, les femmes vont devoir encore lutter longtemps…
Mêmes salaires, mêmes récompenses… et mêmes exploits !
Dans les années 1960, certaines disciplines comme le marathon sont encore interdites aux femmes. En 1967, Kathrine Switzer, une étudiante américaine de 20 ans, décide pourtant de courir le marathon de Boston avec les hommes ! Le jour de la course, son entraîneur et son petit ami, Tom, courent à ses côtés, lorsqu’un des organisateurs repère Kathrine et tente de lui arracher son dossard. Mais Tom protège Kathrine, jusqu’à la fin de l’épreuve qu’elle court en 4 heures et 20 minutes !
Comme Kathrine Switzer, d’autres sportives ont bousculé les règles, lutté pour obtenir le même salaire, les mêmes récompenses que les hommes et réaliser les mêmes exploits qu’eux.
Alors, bien sûr, le corps des garçons est généralement plus grand et plus musclé, celui des femmes plus souple. C’est pour ça que chacun participe dans sa catégorie. Mais dans certaines disciplines, comme l’équitation, les compétitions mélangent les femmes et les hommes. Et on a déjà vu une femme – l’Allemande Jutta Kleinschmidt – remporter le prestigieux rallye Dakar devant tous ses concurrents masculins !
Autre progrès : pour la première fois en 2024 à Paris, il y aura autant de femmes que d’hommes qui participeront aux Jeux olympiques !
À lire dans Images Doc n° 418 d’octobre: “Bienvenue chez les Gaulois !”
À travers la bande dessinée d’Astérix, nous avons des Gaulois l’image d’un peuple de joyeux bagarreurs. Mais qui étaient-ils vraiment ? Ce mois-ci, Images Doc te prépose de découvrir ce que les scientifiques savent des habitants de la Gaule. Comment vivaient-ils avant que les Romains ne s’installent à leur tour sur le territoire qui allait, bien plus tard, devenir la France ?
Images Doc n° 418 d’octobre 2023 en vente en kiosque dès le 20 septembre.
Comment écouter tous les épisodes du podcast “Qui a inventé ?”
“Qui a inventé ?”, c’est un podcast qui raconte les petites et les grandes histoires des inventions. Tu peux l’écouter sur ton blog Images Doc, dans Bayam et sur toutes les plateformes d’écoute.
À écouter aussi, “Curieux de sciences”, le podcast science pour les enfants d’Images Doc !
“Est-ce qu’il y avait de la vie avant les dinosaures ?” “Pourquoi le dodo a-t-il disparu ?” “Les humains sont-ils des animaux ?” Comment les chats voient-ils dans le noir ? Images Doc a emmené des enfants de CM2 à la rencontre de scientifiques passionnant(e)s du Muséum national d’Histoire naturelle pour répondre à ces questions et à bien d’autres…
Écoutez leurs explications dans les épisodes du podcast “Curieux de sciences” sur les sites d’Images Doc, du Muséum national d’Histoire naturelle, sur l’application ludo-éducative Bayam et sur toutes les plateformes d’écoute. Dès 7 ans. 20 épisodes de 10 minutes environ.